mardi 21 août 2012

Comme une attirance

Ça arrive comme ça, sans qu'on le fasse forcément exprès. On ne s'en rend pas toujours compte de suite et les regards se croisent.

Ça commence comme si de rien n'était. Tu es là. Il est là. Mais tu ne le vois pas. A dire vrai, tu ne le regardes même pas. Puis tu tournes le regard et tu vois qu'il te fixe. Il te jette un regard rapide et tourne la tête aussi vite. Et là, comme une con, ça commence à t'intriguer.

Tu sais qu'il a une copine. Il sait que tu as un copain. Mais. Toujours ce mais.

En fait, ce mec, tu ne le connais même pas. Tu ne connais pas son nom, ni son âge, encore moins d'où il vient et ce qu'il peut bien faire dans la vie. Il a probablement cinq à dix ans de plus que toi, mais peu importe. Pourtant tu le croises tout les jours. C'est là où tu bosses. Lui c'est juste un client comme un autre qui vient s'amuser. Et toi tous les jours tu le vois débarquer, le sourire au lèvres.

Mais définitivement, son regard vient se poser sur toi et tu finis toujours pas tourner les yeux dans sa direction. C'est peut être un débile profond, ou un connard sans nom. Mais tu n'en sais rien. Tu ne veux peut être même pas le savoir. Il t'attire c'est tout. Tu aimes ton copain, il aime probablement sa copine. Pourtant tu te demandes bien ce qu'il pourrait se passer si jamais.. Si. Si. Toujours et encore des si. Est-ce que c'est parce que tu te sais fidèle que cela t'attires et te démanges?

Pourtant, tu n'oses pas aller lui parler alors que tu sais très bien comment débuter la conversation. Des fois, il s'approche de toi, s'arrête et tourne le dos. Tu te poses des questions. Et si jamais..? Mais rien.



Alors, ce mec restera-t-il toujours le canon inconnu au bataillon?
Sinon, aujourd'hui, il est venu sans sa copine.


Cordialement,
L'Anonyme d'un autre temps


lundi 25 juin 2012

Je n'aime pas les cyclistes

C'est un fait, je n'aime pas les cyclistes. A la base, ça n'a jamais été trop mon truc d'aller m'endormir d’ennui devant le Tour de France ou d'autres courses du même genre où le seul but est de regarder des mecs en combi ultra moulante sur une selle qui fait mal au cul pendant des heures. Pour ne pas me mouiller, je ne regardais tout simplement pas et ça m'allait très bien. Sauf que quelque chose est arrivé, et c'est devenu une des choses que je déteste le plus, au même titre que les araignées et les épinards. 

C'est devenu la passion de mon père. 

Oui. C'est stupide. Mais c'est ça. Depuis cinq ans maintenant, mon père est passionné par le cyclisme. Au début c'était un passe temps qu'il faisait avec ma mère. Mais maintenant c'est une passion. Une obsession. Sa passion du cyclisme revient peut-être à celle que certains beauf ont pour Johnny. Et ça, ça fait peur. 



Je ne sais ni comment ni pourquoi cette passion a pris une part si importante dans sa vie, mais pourtant c'est le cas. Il passe tous les week-end sur son vélo, et s'il fait moche, il le nettoie, le répare, en prend soin comme il peut. La période que nous choisissons tous les ans pour partir en vacances tombe en plein dans le Tour de France et désormais, il passe plus ses journées dans le gîte à regarder la télé qu'à partager ses vacances avec sa famille. A chaque ville où nous allons, il cherche s'il n'y a pas des magasins de cyclisme et on finit par y passer trois heures. Il ne fait que dépenser son argents dans des vêtements, des compteurs, des accessoires pour son vélo.

Dis comme ça, tout ça peut vous paraitre futile, mais c'est vraiment dur à supporter chaque jour, surtout quand on sait qu'il n'est là que le week-end étant donné qu'il travaille en déplacement la semaine. Maintenant, si tu oses dire un truc, ne serait-ce qu'une chose de négative sur le cyclisme, c'est que tu ne tiens pas franchement à ta vie où que tu es sado-masochiste. C'est ce que je dois être vu que je prend un malin plaisir à sortir des phrases du genre "Putain de cycliste, tous des doper""Quel sport de merde, on s'endort devant ça", au final ça termine plus en grosse bagarre qu'autre chose. Mais la chose que je n'oublierai pas, celle qui m'a blessée, c'est lorsqu'il est parti super tôt de mon anniversaire (alors que je fêtais ma majorité), exprès pour se lever tôt et partir faire du vélo le lendemain..

Cette passion est devenue la bête noire de la maison. Dès que je conduis et que je vois des cyclistes, je ne peux m'empêcher de les insulter et d'avoir envie de les écraser tellement je suis énervée envers mon père qui nous met tous de côté pour son putain de vélo. Pas tant moi, mais aussi et surtout ma mère, qui se sent délaissée et impuissante face à ça.

Et puis vous savez quoi, cette année, le Tour de France passe à côté de chez moi.. 

Cordialement
L'Anonyme d'un autre temps

jeudi 21 juin 2012

Pourquoi papa il est pas là?

Cette phrase, je ne sais même plus combien de fois j'ai pu la répéter quand j'étais gamine.

D'abord est avant tout, sachez que je n'ai jamais été malheureuse. J'ai mon père et ma mère. Ils sont même encore mariés (ce qui est, il faut le dire, est de plus en plus rare). Seulement voilà mon papa, il n'a jamais été vraiment là pour la simple est bonne raison qu'il travaille en déplacement. Depuis que je suis née, il n'est pas là de la semaine et rentre uniquement le jeudi et vendredi soir. Et ce n'est pas mentir de dire que cela m'a en quelque sorte traumatisé.


Je ne comprenais pas. Je ne comprenais tout simplement pas pourquoi mon père n'étais pas là alors que samedi et dimanche, il montrait le bout de son nez. Je ne comprenais pas pourquoi je devais faire ma première rentrée scolaire et toutes les autres sans mon papa. Je ne comprenais pas pourquoi je devais souffler chaque année une nouvelle bougie sans mon papa. Alors je pleurais et je demandais "Pourquoi mon papa il est pas là?". Et je haïssais ces gens qui me demandait "Alors c'est pas trop dur de pas avoir ton papa la semaine?" Je me souviens quand je l'appelais la semaine en pleurant, en demandant pourquoi, pourquoi il n'était pas là. Je n'oublie pas et n'oublierai jamais que ma mère nous a pour ainsi élevée -mon frère et moi- toute seule.

Désormais, j'ai grandit, forcément, et son absence n'a plus du tout le même impact sur moi. Je m'y suis habituée est c'est devenue totalement normal. Mais encore aujourd'hui, je réagis bizarrement quand je tombe sur les cartes d'anniversaire qu'il m'a envoyé pour mes quatre ans, cinq ans, huit ans etc.. J'avoue encore avoir les boules quand on regarde les vidéos de famille et que je vois ma mère me filmer pour laisser un message à mon père, le jour de ma nouvelle rentrée scolaire.

Certains diront que je n'ai pas à me plaindre, qu'au moins j'ai un père là ou d'autres n'ont jamais connu le leur. Mais ce serait mentir de vous dire que ces absences ne m'ont jamais touché.

Cordialement
L'Anonyme d'un autre temps

mardi 19 juin 2012

Et puis, j'ai coupé les ponts

Le décès de ma grand-mère. Ma mamie à moi. Je ne m'en suis jamais remise. Encore aujourd'hui, c'est avec douleur que j'écris ces mots. Une période déchirante et difficile à endurer que j'effacerai bien si je le pouvais. Il est clair qu'elle sera toujours là, dans mon coeur et bien plus encore. Mais au delà d'avoir perdu ma mamie, j'ai perdue ma famille.



A son départ, tout à changé du jour au lendemain. Ma famille n'était plus la même. 
Il faut savoir que ma mamie a mis au monde pas moins de quatorze enfants. Enfants qui se demandaient au final uniquement qui allait empocher le pactole, qui aurait la maison, qui aurait le plus d'argent. Il y avait encore mon grand père bien sur. Grand père qui s'est mis à tout flamber, se disant enfin libre de dépasser son argent. Mais ça n'était pas SON argent, c'était celui de ma grand mère dont elle n'a pas profité pour tout léguer à ses enfants. Alors c'était à celui qui lècherait le plus les bottes du grand père pour avoir un petit quelque chose.

Je regardais cette guerre stupide avec un œil déconcertant. Et je pensais à ma mère. Ma mère qui était simplement effondrée d'avoir perdue sa maman. Elle qui l'avait toujours accompagnée à l’hôpital pour sa chimio. Elle qui lui a donné son dernière repas avant qu'elle ne soit sous perfusion. Elle qui a été la dernière à la voir avant l'inévitable. Elle était sa confidente, toujours à ses côtés pour la soutenir là où mon grand père l'avait toujours traité comme une merde. Elle était effondrée et écœurée face aux atrocités que sa famille était en train de faire sous son nez.

Alors un jour, j'ai peut-être dit que ma mamie me manquait. J'ai peut-être dit qu'ils n'en n'avaient qu'après son argent. C'est à ce moment que tout à basculé. C'est à ce moment que cette famille ingrate a été rapporter mes paroles au grand père. Et puis, quel genre de grand père faut-il être pour insulter sa petite fille de salope? Petite fille qui avait passé son enfance à rendre visite à ses grands parents. Petite fille qui avait toujours été auprès de sa mamie.

C'était les mots de trop. J'ai coupé les ponts avec ce connard. Avec ces abrutis qu'on appelle famille. Ca ne m'a pas épargné des pleurs, de l'incompréhension face à cette injustice, la dureté de ces mots. Je garde cette blessure en moi. Cette blessure qui n'a toujours pas cicatricé. Cette blessure qui m'a permit d'avancer mais aussi de douter encore plus des gens et de leurs intentions.

Une belle et grande famille vous dites?


« Une famille, c'est un groupe de gens qui n'arrivent pas à communiquer, 
mais s'interrompent très bruyamment, s'exaspèrent mutuellement, comparent 
les diplômes de leurs enfants comme la décoration de leurs maisons, 
et se déchirent l'héritage de parents dont le cadavre est encore tiède. »
Frédéric Beigbeder, Un Roman Français


Cordialement
L'Anonyme d'un autre temps